Comment le Canada crée une dynamique pour les poids lourds de la technologie

The Globe and Mail / Opinion

RUTH PORAT, SPECIAL TO THE GLOBE AND MAIL, PUBLIÉ LE 6 FÉVRIER 2020

Ruth Porat est la vice-présidente senior et directrice financière d’Alphabet et de Google.

Aamir Baig était un entrepreneur doté d’une grande idée : créer une entreprise qui réimagine la façon dont les clients meublent leur maison et leur lieu de travail. Avec Fraser Hall et les frères Sam et Andy Prochazka, M. Baig a cofondé le détaillant de meubles Article. Ils se sont ensuite tournés vers les services de publicité numérique pour trouver de nouveaux clients au Canada et aux États-Unis et stimuler la croissance. Grâce aux technologies numériques, l’entreprise de Vancouver a bâti une activité en pleine expansion en seulement six ans et est aujourd’hui l’une des sociétés à la croissance la plus rapide au Canada.

La transition vers le numérique témoigne d’un élan incroyable pour les entreprises canadiennes qui exploitent les données et les technologies en ligne. Mais il y a encore de la place pour la croissance. Et maintenant plus que jamais, il est important pour les entreprises et les pays d’investir dans la formation numérique afin de s’assurer que les entreprises disposent de ressources qualifiées pour faire face à la croissance future.

L’économie numérique du Canada génère quelque 100 milliards de dollars de revenus annuels, soit plus que les industries forestière, minière et gazière réunies. L’internet permet de relever bon nombre des défis économiques traditionnels auxquels un pays de la taille du Canada était autrefois confronté – une population de la taille de la Californie répartie sur un immense territoire. Le web ouvert aide à résoudre les problèmes de distance et de manque de densité de population, et permet à une entreprise de n’importe quelle taille ou à un créateur individuel au Canada de devenir une entreprise mondiale qui touche des clients sur toute la planète. Il n’est peut-être pas surprenant que les 160 000 créateurs canadiens de YouTube voient 90 % de leurs vues provenir de l’extérieur des frontières du Canada.

Les entreprises tournées vers l’avenir doivent suivre l’expansion numérique de l’économie canadienne. Google est passé d’un seul vendeur à Toronto, en 2001, à 1 500 employés aujourd’hui – dont des ingénieurs, des responsables des ventes et des chercheurs en intelligence artificielle – qui contribuent à générer des milliards de dollars d’activité économique annuelle pour plus de 500 000 entreprises au Canada. C’est pourquoi nous construisons trois autres bureaux à Toronto, Montréal et Waterloo, pour accueillir jusqu’à 5 000 employés.

Google prévoit de tripler sa main-d’œuvre canadienne à Toronto, Montréal et Kitchener

Pour maintenir ce type de croissance économique, il faut soutenir l’évolution des compétences des travailleurs d’aujourd’hui. Les investissements du Canada dans la recherche technologique – dont le fer de lance est constitué par des installations telles que l’Institut MILA à Montréal et l’Institut Vector à Toronto – ainsi que son accueil constant de talents internationaux, témoignent de son engagement à relever ces défis. Nous voyons également des organisations telles que NPower Canada (financée par Google et d’autres sociétés) lancer de jeunes adultes mal desservis dans des carrières significatives et durables en intervenant pour fournir une formation technique aux Canadiens qui cherchent à acquérir des compétences recherchées.

Tout comme nous avons besoin que les gouvernements et les organismes à but non lucratif investissent dans les compétences numériques et l’enseignement des STIM, chaque entreprise a également le potentiel d’être un terrain de formation pour les futurs travailleurs. Nous en sommes les témoins directs lorsque nous exécutons des programmes tels que Grow with Google, qui offrent aux nouvelles entreprises – peut-être le prochain Aamir Baig du Canada – le savoir-faire numérique pour lancer une entreprise en ligne et participer à la prospérité de l’économie numérique du Canada.

Pour maintenir son élan, le Canada ne doit pas perdre de vue sa ressource la plus précieuse. L’expansion du numérique s’accompagne de la nécessité de doter la prochaine génération de travailleurs des bonnes compétences. Le gouvernement et les entreprises ont tous deux un rôle à jouer à cet égard. Google est fière de sa contribution au moment numérique du Canada, mais nous savons que le meilleur reste à venir. Avec une main-d’œuvre formée pour saisir les opportunités de l’économie numérique, le Canada est prêt pour la croissance.

https://www.theglobeandmail.com/business/commentary/article-how-canada-is-building-momentum-for-tech-heavyweights/